Cet article est ciblé sur le Centro Historico et l’Histoire passionnante et pleine de rebondissements de l’Argentine. On vous explique pourquoi ça nous a tant intéressé ?
On a fait les 2 visites proposées par Free Walking Tour : 4h de marche à chaque fois, mais c’était passionnant ! en voici les points principaux :
Commençons par La Casa Rosada, siège du pouvoir exécutif argentin
Info inutile : Si elle est rose c’est parce qu’elle se situe juste à côté du rio de la plata, et pour la protéger de l’humidité ils l’avaient recouverte de chaux et… de sang de vache !!!
On s’amuse d’un rien, nous ^^
Ensuite la plaza de Mayo, juste en face
Moment culture : oui, on a vraiment trouvé son Histoire passionnante, alors en voici un résumé (ok c’est un peu long, mais en terme de rebondissements c’est pire que Plus Belle La Vie alors imaginez ^^)
C’est sur cette place qu’a tout commencé, puisque son obélisque remémore la proclamation de l’indépendance de l’Argentine vis-à-vis de l’Espagne le 25 mai 1810
Le XIXe siècle commence par une guerre civile entre fédéraux et indépendantistes (jusqu’au 9 juillet 1916). Il est aussi marqué par les campagnes des généraux « libertador » San Martin et Belgrano qui vont délivrer peu à peu toute l’Amérique de la suprématie espagnole, en les rendant indépendants.
A la fin du siècle et jusqu’à la crise de 29, l’Argentine fait partie des pays les plus riches du monde grâce à ses exportations notamment de cuir, de viande bovine, et d’herbe à maté. C’est à cette période que BA a connu son essor. Les familles qui étaient à la tête de ces industries s’étaient mis en tête de recréer un Paris à BA. Ils passaient les 6 mois d’été à BA, puis allaient passer le reste de l’année à Paris, et en ramenaient énormément d’œuvres d’art, de la porcelaine, du mobilier français, des tendances, mais aussi tous les matériaux nécessaires à produire d’autres palaces !
C’est pour ça qu’on trouve beaucoup de bâtiments à la française dans cette capitale surnommée le Paris de l’Amérique Latine
Classe celui-là, non ? C’était le palais d’une des familles riches de BA à la fin du XIXe siècle, mais au moment de la crise de 29 ils l’ont vendu à l’Etat, qui l’a ensuite vendu à la France !! C’est donc désormais l’Ambassade de France !!
Suite à la crise de 29, les militaires prennent le pouvoir… Le colonel Péron en fait partie. Il prend de plus en plus de responsabilités au sein du gouvernement pour finalement se faire élire Président en 1943. Péron et sa femme Eva (surnommée Evita) sont les personnalités politiques les plus adulées mais aussi les plus détestées de l’Histoire de l’Argentine.
D’un côté, il concentrait tous les pouvoirs et avait beaucoup limité la liberté de la presse, mais d’un autre il a mis en place de nombreuses améliorations sociales telles que une augmentation des salaires ouvriers et une amélioration de leur condition de travail. Evita venant d’un milieu très populaire, s’est rendue célèbre par ses œuvres de charités et son combat pour les droits de la femme (elle a été à l’origine du droit de vote féminin). Mais beaucoup considère son travail comme du « chantage » pour la réélection de Péron.
Ça a marché puisqu’il commence son mandat en 1952, mais Evita meurt d’un cancer la même année… (un enterrement qui a rassemblé des foules et 14 jours de deuil national !!) Les difficultés économiques du pays engendrent un nouveau coup d’état militaire, et pousse Péron à l’exil en Espagne. S’en suivent 2 décennies de grande instabilité politique, jusqu’en 1976 où le coup d’état de Videla qui met en place la Guerre sale, comme on vous expliquait dans notre article sur Rosario. En 1982, la popularité du régime militaire et au plus bas, il décide donc d’envahir les îles Malouines (islas Malvinas). Ça relance un grand soutient de la population pour qui ces îles qui se situent dans les eaux territoriales argentines n’auraient jamais dues être britanniques.
Mais il n’a fallu que 2 mois à l’Angleterre de Thatcher pour récupérer ses droits, dans un bain de sang pour les troupes argentines clairement pas entrainées (ci-dessus le monument commémoratif). La dictature militaire se termine sur cet échec début 1983.
Les 10 années qui suivent voient défiler les présidents, certes démocratiques, mais souvent corrompus. Aucun n’arrive à redresser la situation économique de l’Argentine. Ce qui aboutit en 2001 à la crise économique la plus grave que le pays ait jamais connu.
En 1990, ils avaient eu la « bonne » idée d’indexer le pesos au dollar, au début les investisseurs étrangers avaient massivement investis dans le pays. Mais quand le dollar a fortement augmenté à la fin des années 90, l’industrie argentine n’était plus du tout compétitive : ça a complètement arrêté ses exportations, et fait fuir tous les capitaux étrangers ! Le taux de chômage a fini par atteindre 50% et le pesos était en hyperinflation. Le pic de la crise a été en décembre 2001 caractérisé par des forts mouvements de protestations. C’était tellement récent, que notre guide du Free Walking Tour nous a raconté son vécu !! les familles n’avaient plus d’argent au point que pour manger, elles se regrouper à plusieurs et mettaient tout en commun !…
L’état est déclaré en cessation de paiement en 2001 mais ne met fin de la parité avec le dollar qu’en 2003 ! C’est là qu’est élu Nestor Kirchner. Lui et sa femme Cristina suscitent la même controverse que Péron et Evita !
Durant son mandat, il renégocie la dette argentine, met en place une politique protectionniste et diminue très fortement le chômage. Sa femme est élue au 1er tour en 2007, puis de nouveau en 2010. Mais c’est impressionnant à quel point les avis sont tranchés sur elle ! Elle a créé beaucoup d’écoles, a continué à remonter l’économie argentine, mais beaucoup de rumeurs circulent sur du détournement de fond, du blanchiment d’argent, etc… effectivement quand on lit que la famille Péron a vu sa fortune passer de 7 millions en 2001 à 70 millions en 2014, ça peut paraître louche !…
Mais ce que nous on constate c’est que l’inflation est toujours très forte ! Depuis 2001, les argentins dépensent en pesos, mais épargnent en dollars US pour ne pas perdre trop d’argent ! Mais pour contrôler ces flux de monnaies, le gouvernement a décidé d’interdire les opérations de change. Donc un marché parallèle s’est créé, accompagné de son taux parallèle le Blue. Ils vont donc tous changer leurs pesos en dollars/€ que les touristes ont apporté et changé auprès des changeurs à la sauvette qu’ils appellent ici arbolitos (petits arbres) parce qu’ils restent plantés debout toute la journée dans la Calle Florida en disant Cambio, cambio, cambioooooo !
La valeur du peso varie énormément même du début à la fin du mois ! en ce moment, c’est 1€=10 pesos au cours officiel, et 1€=15 pesos au taux parallèle !!
les billets vont de 2 à 100 pesos, mais ça n’a pas beaucoup de valeur, donc on se balade en permanence avec une grosse liasse sur nous ! lol et il existe des pièces, mais leur valeur est tellement faible, qu’elles ne circulent quasiment pas.
==> Et encore une super semaine, une ! Avec des retrouvailles, de bonnes « randonnées interurbaines », des bonnes bouffes, et pleeeeeein de nouvelles connaissances !
Un remerciement tout particulier à Jeanne, notre reporter photo de la semaine ! ça nous a bien soulagé de déléguer cette tâche pour un temps ! ^^
article super et très enrichissant !! on voit que vous avez bien étudié l’Argentine pendant votre séjour 😉 et tant mieux 🙂