Share Button

Pour finir notre passage au Paraguay, quoi de mieux qu’un peu de repos pour se remettre de nos émotions : en route donc pour la Réserve San Rafael, à l’intérieur des terres !

 

Déjà il faut y arriver…

Ici pas de réservation sur internet, car on n’est pas sûr qu’ils reçoivent les messages au fin fond de la cambrousse, mais par téléphone grâce encore une fois à Yolanda, notre hôte de Encarnacion. L’étape suivante est de s’assurer que le bus de 8h part bien (il n’y en a que 2 par jour…). En effet, s’il a plu récemment les pistes seront tellement trempées que le bus de s’y aventurera pas. On a de la chance : pour aujourd’hui c’est bon ! Attention les yeux, en avant pour 4h de rallye ! La première heure se déroule sans problème, quoi que déjà un peu mal aux fesses dans ce bus « de ville ». Après le premier village, la route goudronnée devient une route pavée (de cailloux irréguliers…) puis au bout de 20 minutes, on roule sur une piste de terre rouge, on croit que le chauffeur va ralentir, mais non il enfile le costume de pilote de rallye et c’est parti, Sébastien Loeb inspire le monde entier… Virages, nid de poules (d’autruches plutôt), terre glissantes le chauffeur est un vrai pilote qui maitrise vraiment. Alors qu’on ne tenterait même pas d’y aller avec un 4×4, lui passe avec son bus à première vue pas du tout prévu pour ce genre de terrain !!

Sur cette photo ça à l’air plutôt simple, mais on vous assure que les amortisseurs ont bien travaillés…

DSCN8527

Le paysage a été encore plus dépaysant qu’entre les grands trajets précédents. Ici les champs de soja s’enchainent, et de temps en temps un village de Guaranis.

DSCN8521

Au bout de 4h de « route », c’est enfin notre arrêt : le petit village de Ynambu (Oui vous pouvez aller chercher sur google ça existe !) et pas le temps d’attendre, un 4×4 est là pour nous récupérer. Encore 20 minutes de pistes et voilà, nous y sommes : Bienvenue au Domaine de Christine et Hans !

DSCN8537

Dès la sortie de la voiture ce qui « choque », c’est le calme qui règne ici, en apparence… ils ont tout prévu pour recevoir les visiteurs qui ont eu le courage de venir jusque chez eux pour découvrir leur petit paradis. Mais la dimension militante n’est pas loin ! voici un petit aperçu de l’histoire pas banale de ce couple engagé qui nous a passionné et impressionné :

 

Moment culture : Alors qu’ils ne pouvaient pas s’acheter d’appartement dans leur petit canton de suisse alémanique, elle secrétaire et lui marin ont décidé de venir s’installer au Paraguay il y a 36 ans et acquérir 150 hectares de forêt (nb : le Paraguay était encore une dictature !…). Il ont d’abord défriché une partie pour vendre le bois et planter du soja pour vivre. Ils ont construit leur maison, créé un lac artificiel pour produire leur électricité, et ils ont leur potager, leurs vaches, leurs lapins, leurs poules… ils sont en totale autonomie dans leur paradis !

Mais quand ils se sont rendus compte que la déforestation devenait vraiment massive autour d’eux, et que la forêt était vraiment menacée par l’industrie du soja, ils ont créé l’Association Pro Cosara.

Cela a permis d’engager des gardes forestiers, de se faire connaître des ONG mondiales telle que WWF (qui soutient leur cause) et bien sûr de pouvoir soulever des fonds pour essayer de racheter les terres. Parce que ce qu’il reste de la forêt (7% de sa taille initiale) appartient à 48 propriétaires différents qui peuvent disposer légalement de leur terrain comme ils l’entendent.

Aujourd’hui, ils luttent contre toujours plus de déforestation, de chasse sauvage et de non respect de ce petit coin de paradis avec les moyens dont ils disposent.

 

Les randos-nature

Pour sensibiliser les visiteurs à la richesse de la nature environnante, ils ont créé des sentiers «autoguidés » qui nous font traverser une jungle luxuriante. Après nous avoir montré la cabane en bois dans laquelle on allait dormir, Christine nous donne une machette et nous explique comment éviter les reptiles (rassurant…^^) pendant les marches.

Parés pour l’aventure !

DSCN8543

Début du sentier : on s’enfonce dans la forêt épaisse…

DSCN8559

Benoit ouvre le sentier avec la machette : kling un bambou kling une liane !! on se croirait dans un jeu vidéo.

DSCN8578

On écoute et on observe les oiseaux – c’est sûr que c’est pas le cri du moineau Français. Là, dans la jungle, c’est un vrai concert de sons inconnus avec en fond sonore des grosses cigales ou des criquets qui se font plaisir. Au final, on n’a pas vu de « gros mammifères » mais simplement le fait de savoir qu’il y en a là quelque part augmente le stress et l’attention. Tomber sur Maître Jaguar ça fait pas spécialement envie, sachant qu’il vient tuer des vaches parfois…

DSCN8575

Encore une fois on se sent petits, et « pas chez nous » (promis, chers insectes, chers animaux, on ne vous embête pas longtemps !)

DSCN8579

Et à chaque fois, la ballade se termine dans un champ de soja… à perte de vue… difficile d’imaginer que c’était une forêt épaisse il y a à peine quelques dizaines d’années…

DSCN8624

 

Heureusement qu’on a visité le musée Pro Cosara seulement après nos randos… parce qu’ils ont fait une véritable collection d’insectes, de papillons séchés et de reptiles dans des bocaux de formol – « celui-là c’est un serpent à sonnettes, mais il est petit parce qu’il n’a que 4 rangées de sonnettes alors que ça peut monter jusqu’à 11 ! / ?! euh… mais je le trouvais déjà énooooorme moi ?! » – Quelle biodiversité incroyable ! Mais contente de ne pas l’avoir rencontrée en direct live !…

 

La veille de notre départ, une énorme pluie tropicale s’est mise à tomber… « euh… en terme de bus et de pistes de terre innondées… ?? » on n’était pas très sereins, et on se voyait déjà rester un jour ou plus bloqués par la pluie ! mais le matin du départ, les garde-forestiers ont pu prendre contact avec le chauffeur de bus qui leur a dit qu’on pouvait venir à l’arrêt, « qu’il essayerait » d’aller jusqu’à Encarnacion… « essayer ?… et ça se passe comment s’il n’y arrive pas ?… ». Effectivement le bus est passé, effectivement les pistes étaient trempées, effectivement on s’est repris de la pluie en plus, mais effectivement on a fini par arrivés à Encarnacion 🙂

 

==> Et maintenant direction l’Argentine !!

9 comments on “La Reserva San Rafael : Un havre de paix pas si calme

  1. Wahouuuuuu c’est tout simplement incroyable cette aventure là !!! Comme de vrais aventuriers dans la jungle !! Hihihi… Quand les conditions climatiques font des leurs ! Pas évident mais bon tout continue très bien pour vous c’est cool… Des bisous

  2. L’accès jusqu’à la réserve me plait beaucoup ! Même si ça n’est pas très confortable, quelle aventure ! Et c’est super bien raconté, on se croirait là bas, assis à côté de vous !!! 🙂
    Et la rando dans la jungle, J’ADORE ! Ca y est, c’est bon, vous m’avez convaincue, je veux y aller ! Ca a l’air tellement génial, partir à l’aventure comme ça en pleine nature, ça me fait trop trop trop envie !
    Encore une fois je note que tout le monde a été super sympa, les hôtes qui vous conseillent, les garde-forestiers qui se renseignent pour vous… parfait !
    Et puis merci pour le moment culture, génial comme d’hab !!

Répondre à Mat Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.