Mendoza, dégustation en « Tierra Malbec »

Il fallait bien un 1er problème technique ! On est vraiment désolés de l’article vide d’hier… Voilà, c’est réparé ! -> Une semaine dans une oasis au pied de la cordillère des Andes et de l’Aconcagua, au milieu d’un désert transformé en paradis viticole… Allez, on vous emmène déguster ?

 

Passage de frontière inédit

Voyage Aller : On avait décidé de voyager de nuit pour profiter de notre dernière journée à Santiago et arriver frais et dispo le lendemain à Mendoza mais ça ne s’est passé exactement comme ça… Après un départ mouvementé à 22h de Santiago, où la gare était bondée en ce vendredi soir !

Après 3h de route de montagne dans ce minibus beaucoup plus à l’aise pour prendre les virages en mode rallye que les grands bus longues distances, il est 1h du matin quand le chauffeur arrête le moteur et allume les lumières : nous sommes au poste frontière Chili/Argentine à 3000m d’altitude. Ça fait 6 fois qu’on la passe cette frontière, mais le contrôle n’a jamais été aussi strict ! chaque bus est vidé de son chargement, toutes les valises sont passées aux rayon X et les « bagages cabine » fouillés par les douaniers… entre ça et les tamponnages des passeports, il nous aura fallu attendre 2h dans un froid glacial pour pouvoir reprendre la route !! autant vous dire, qu’en arrivant à 5h du mat à Mendoza, on était pas très très frais, et qu’on était « en mode ralenti » toute la journée !!
Voyage retour : Vu la nuit de l’horreur qu’a été le voyage aller plus le fait qu’on voulait profiter du paysage, on est repartis de Mendoza à 7h30 du matin. Après un superbe lever de soleil sur la ville, on a pu admirer pendant près de 3h cette incroyable traversée de la cordillère des Andes !!

Avec cette vallée creusée par la fonte des glaciers, d’abord avec ces couleurs rouges,

Ensuite ce superbe défilé,

Et enfin ce paysage tout droit sorti d’un film, où on se demande quand est-ce que Luke Skywalker va traverser le paysage avec son X-wing – Pour les incultes, je parle de son vaisseau dans Star Wars ^^ –

Ca y est nous voilà à la frontière, 3000 m d’altitude et une montagne encore bien haute devant nous :

 

 Un « super beau lac »…

On avait rencontré des gens à l’hostel qui nous avait conseillé d’aller voir le lac Potrerillos « c’est super sympa, il y a plein d’activités, vous verrez ! », donc on a sagement écouté et on s’est lancés ! Après 1h30 de bus, le chauffeur nous indique que c’est là qu’il faut descendre… alors on s’exécute en se demandant vers où il faut aller puisqu’on ne voit pas grand-chose bouger…

Mais on se rend surtout compte qu’on est arrivés devant un lac artificiel au milieu d’un paysage désertique !!

On a même trouvé une ancienne route submergée depuis 12 ans par la montée du niveau des eaux ! ça fait un drôle d’effet…

Donc bon, après avoir marché une bonne heure au bord du lac, et avoir constaté qu’il n’y avait rien d’ouvert en ce lundi – et que le seul bus qui pouvait nous ramener à Mendoza passait seulement 2h plus tard !! – on s’est assis en terrasse et on a profité du soleil en sirotant notre 1^er vin dans la région ! ^^ c’est ça l’improvisation en voyage !

 

Après « 1 livre, 1 jour » : voici « 1 vin, 1 histoire » !

Non, nous on n’aime pas le vin et on n’est pas là pour ça en plus, donc ça tombe bien ! ^^

Mais comme tout est bien organisé pour visiter les caves, on s’est quand même laissé tenter… Les bus de la ville nous emmènent directement à Lujan de Cuyo, petit village peuplé uniquement de caves, de vignerons et de personnes qui travaillent la vigne :)… Sur place, on trouve une agence de location de vélos, ils nous font même le plan avec leurs bonnes adresses de visites et dégustations, avec du stabylo pour pas se perdre :

Nous, on fait confiance et en avant la pédale sous un temps d’automne parfait !

1^ère histoire : Carmelo Patti, le personnage

L’agence de location nous avait donné le numéro de la rue pour trouver cette bodega car c’est petit et rien n’indique le phénomène en présence : un monsieur grisonnant qui nous accueille bien gentiment. Les présentations faites, il nous explique ses trucs et astuces sur le vin :

Astuce #1 – Enlever le capuchon pour constater l’état du bouchon et le remplissage avant d’acheter la bouteille : s’il manque du vin c’est qu’il y a eu une fuite et donc une mauvaise conservation.

Astuce #2 – Afin de déboucher une vieille bouteille sans laisser un morceau de bouchon dedans, réchauffer le goulot avec un briquet pour ramollir la paraffine présente dans bouchon.

Il fallait y penser ! Vous penserez à nous maintenant ^^ comme nous on pensera à lui quand on débouchera une bouteille.

Carmelo Patti, son credo, c’est de prendre l’opposé des vignerons argentins qui, actuellement, commercialisent le vin de 2014 et 2013 donc très jeune. Lui, ce qu’il recherche avant tout, c’est le plaisir de faire un bon vin qui se garde et donc que les gens aiment. Il réalise un premier vieillissement en fût de chêne de quelques mois et ensuite le met en bouteille pour une durée minimum de 3 ans. Il achète le raisin et ne le vendange pas.

On a donc dégusté un Malbec de 2009, un Cabernet Sauvignon de 2006 et un assemblage de vins de 2003 (47% Cabernet sauvignon, 24% Malbec, 19% Merlot et 8% Cabernet Franc), ce qui est impossible dans beaucoup d’endroits car le vieux vin est beaucoup trop cher ! La préférence ira ici pour le Malbec de 2009 pour nous 2

Dans un classement mondial réalisé en 2010, un de ses vins s’est classé 3eme derrière un Pontet-Canet (Bordeaux) et un vin italien. Pas mal non ?

 

2ème histoire : Pulmary, la familiale

Suite du programme du jour, la cave familiale Pulmary où on est reçu par la maman qui travaille avec ses fils. Cette fois on visite les lieux et c’est impressionnant de voir ces immenses cuves en béton où était stocké le vin mais qui aujourd’hui servent de stockage à des fut de chênes parce qu’elles ne pourraient pas être remplies. Eux, vieillissent leur vin plus longtemps en fûts de chêne (18 mois) avant de le mettre en bouteille.
On commence la dégustation par un vin pétillant rosé (espumante) puis un Cabernet sauvignon et un Malbec dehors dans le jardin au soleil. Quel bon moment !

Tous les vins sont du millésime 2014, ce qui contraste beaucoup avec la bodega précédente.

Ici, on ne se souviendra pas spécialement des vins, mais plutôt de tous les détails liés à l’élaboration et la vente du vin dans le monde.

 

3^ème histoire : Alta Vista, La grande maison

En arrivant 1h après la dernière visite devant ce grand portail, on ne pensait pas pouvoir rentrer dans ce beau domaine. Et pourtant, c’est avec une grande gentillesse que nous sommes reçus par une guide. Au bout de 2 minutes, elle nous demande d’où on vient et bim cocorico, « Le propriétaire est Français vous savez ? Monsieur Durand, propriétaire de la maison Taittinger ». Tu m’étonnes qu’on connaît… Un des meilleurs champagne Français ^^

Ici, le professionnalisme à la Française – puisqu’un peu de chauvinisme fait pas de mal – est présent partout, de la qualité de la visite au marketing bien fait lors de la dégustation, en passant bien sûr par les méthodes d’élaboration des vins qui sont bien différentes de ce qu’on a vu auparavant..

Le vin haut de gamme de la maison (l’Alto) est élaboré à partir de cépages spéciaux et, une fois vendangés, les grains arrivent sur des tapis et sont triés par 10 dames pour que tous présentent les meilleures qualités, une partie de l’usine est même réservée à l’élaboration de ce vin. Voyez plutôt la propreté des lieux :

Ensuite, la maturation de ce vin est de minimum 5 ans en bouteille, ce qui fait qu’on peut acheter au plus jeune du millésime 2009 pour 90€. Sachant que le millésime 1998 se vend, lui, à 390€ la bouteille. On ne pourra pas vous en dire plus, la visite coutait aussi cher que de gouter 1 verre de ce « nectar »… alors on s’est abstenu…

Et il était déjà l’heure d’aller rendre les vélos avant la fermeture ! ^^ Quelle belle journée…

 

=> Depuis notre arrivée en Argentine, on voyait toujours ce fameux vin de Mendoza dans tous les magasins, on en avait gouté et apprécié un peu. Mais maintenant, on a la sensation d’être allé plus en profondeur dans cette « capitale du Malbec », au pied des Andes et du grand Aconcagua (6900 m)… Il est donc temps de retourner au Chili, direction Valparaiso, la cité du célèbre Pablo Neruda…